MANIFESTE du mois de décembre 2020

Des outils utiles, dis-tu, des outils qui servent à.
Me dire ce qu'est l'utile
et, distillent ta fable de l'utilité
et confinent ce que tu nommes l'inutile
et mutilent, tranquille, les « inutiles »

On n'en a rien à battre du mot utile mais le mot nécéssaire nous appartient
c'est pas une histoire de mot seulement
ce qui est nécessaire pour moi ne t'intéresse pas.

J'ai besoin que le.la boulangè.r.e me dise la pâte pétrie et pas seulement combien coûte sa baguette. J'ai besoin que les élu.e.s me partagent leur quotidien et je souhaiterais qu'iels apprennent le scrupule du mien. Ose savoir. J'ai besoin de rencontrer lae marchand.e, lae vendeu.re.se, lae dealeu.re.se, lae médecin, lae prostitué.e, l'infirmièr.e, lae mécanicien.ne, lae voyant.e, lae bouchèr.e, lae rappeu.r.se, l'enseignant.e, lae chomeu.r.se, ailleurs que dans les lieux dédiés. Ailleurs que dans la queue des centres des finances publiques. J'ai eu mon conseiller au téléphone, il m'a eu l'air sympa,
j'ai besoin de me réapproprier le temps de la convivialité en dehors de mon cercle professionnel, familial et amical.
J'ai besoin d'être en froid avec le capitalisme, qu'on se quitte comme un vieux couple et que ça se finisse mal,
qu'on ne soit plus une famille, parce qu'il y en a marre que tu me serves noël comme une carotte.
Déchargeons la douceur de son carcan mercantile pour se réapproprier sa puissance.
Reprenons le temps de ce qui ne s'oblige pas,

A l'écoute, je dis, en quête de lieu.
Enquête de ce qui nous déroute,
et de ce qui compte pour nous,
A l'écoute, je dis, des enquêtes qui servent à.
Me dire ce qui fait lieu
dans les bivouacs du réel.
Soucieu.x.ses de maladresses
attenti.f.v.es à l'improbable.


They say it is love

samedi 16 janvier à 14h
Hall du théâtre Berthelot - Jean Guerrin
6 RUE MARCELIN BERTHELOT, 93100 MONTREUIL
Lectures, débats, info kiosque

Après-midi de discussions et de mise en regards de trois textes traversés par des problématiques liées à nos économies d’artistes.
Comment nous dire et trouver notre place en tant que femmes artistes ?
Comment raconter nos corps travaillant, luttant, dansant ?
Comment nous émanciper des places qui nous sont assignées ?

TRUST ME, Juliette Beau
« J’entends ces voix d’hommes qui ressemblent toutes à la sienne et j’ai chaque fois l’impression que c’est lui. Leurs couteaux sont tous dans le tiroir où je les ai rangés. On me dit de rentrer chez moi. Je n’aurai même pas la satisfaction d’avoir un retour sur mon travail. Il ne supporte pas que je ne rie pas de ses blagues dans la chambre froide. Ils m’ont encore rappelé d’aller m’acheter des couteaux. Ils ne s’imaginent pas que je crains alors de moins bien faire mon travail et de leur trancher la gorge. »

CHRONIQUES D'UNE PUTE AVISÉE, Morgane Brien-Hamdane
« Et puis c’est la meilleure économie qu’un artiste peut avoir, ça coûte pas cher d’utiliser son corps. Aussi, et surtout, mon corps est le médium le plus sincère, le plus vrai, avec lequel je peux travailler.»

11 TEXTES SUR LE TRAVAIL GRATUIT, L'ART ET L'AMOUR, Fanny Lallart
« J’essaie de me construire des outils pour m’émanciper des places qu’on m’assigne. Celle d’étudiante, celle d’artiste, celle de femme. J’essaie de déconstruire l’injonction au bonheur. Les manières d’être étudiante, d’être artiste, d’être femme, d’être heureuse, qui sont valorisées par l’institution ne sont pas des options à mes yeux. J’ai jamais voulu réussir ma vie quand réussir ma vie voulait dire la réussir au dépend d’autres, voulait dire se casser le cul pour des gens sans intérêt, souvent des hommes, qui décident à ma place ce que le bonheur est. Qui d’eux ou de moi savent ce que le bonheur veut dire ? »


Les Volants / Claude, film policier

Samedi 16 janvier 2021 à 18h
Théâtre Municipal Berthelot - Jean Guerrin
6 RUE MARCELIN BERTHELOT, 93100 MONTREUIL

Le Transmutateur vous invite sur le plateau du Théâtre Berthelot - Jean Guerin à Montreuil pour vous présenter deux spectacles (reportés suite au 1er confinement) :

LES VOLANTS, de Pierre Klein et Antoine Vallé
"Nous avons tenté d'imaginer un spectacle où l’air ambiant occuperait l’un des rôles principaux. Une substance fluide, invisible et sans dimension accompagne des surfaces inframinces et des corps solides soumis à la loi de la gravité. Ensemble, ils déclenchent des phénomènes, proposent des souffles, des courants et des états de suspensions."

CLAUDE, FILM POLICIER, de Théo Hillion, Zoé Pautet et Zoé Philibert (Cie La Verbe) est une enquête qui dérive à partir de l'imaginaire du polar, un genre plein de suspense, de fausses pistes et de trenchs.

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